UPDATE:

- En Belgique, les installations au sol ne requièrent plus de permis d'urbanisme depuis le 1er mai 2025.

- Les kits "Plug&Play" sont enfin légaux en Belgique depuis le 17 avril 2025! Le document Synergrid C10/26 a été mis à jour pour inclure les onduleurs homologués pour cet usage.
# ORES et RESA: maximum 1000VA par kit, maximum 3 kits
# REW et AIEG: maximum 600VA!!! par kit, maximum 3 kits (Zèle oblige, ils rendent inexploitables la plupart des onduleurs homologués sous faux prétexte sécuritaire*.)
# Fluvius: aucune démarche si la puissance est inférieure à 800VA! Au-dessus, déclarez simplement via le portail mijnFluvius.

*NOTE: Les détracteurs des kits Plug&Play crient souvent au risque sécuritaire, sans même savoir ce qu'il en est réellement.
La vérité: les risques d'échauffement ne commencent, dans le pire des cas, que vers 1000VA ou, pour être exact, 253V x 4A. Soit la tension permanente maximale 253V (cf. norme EN50549) multipliée par la marge de sécurité en courant (4A) qui protège les fils de section 2.5mm² de tout échauffement potentiellement dangereux (24A) derrière un disjoncteur de 20A.
Il est bon de noter que changer le disjoncteur de 20A pour un 16A permet de doubler la marge de sécurité (8A), et permet donc théoriquement un kit sur prise jusqu'à 2024VA.
Cette approche s'arrête cependant là car, au-delà de 8A, une autre limite survient: les prises de basse qualité peuvent en effet commencer à chauffer si un courant de plus de 8A passe continuellement pendant plus de 2 heures. (C'est pour cette raison que les chargeurs pour voiture électrique sur prise standard sont en général limités à 8A, au-delà de 2 heures.)

 

Comme pour les panneaux solaires thermiques, nombre d'erreurs peuvent être constatées sur les installations photovoltaïques.

Sur cette page, quelques tuyaux pour détecter et surtout éviter de reproduire ces erreurs, souvent conséquentes pour l'efficacité, le portefeuille, l'intérêt individuel et collectif.

Exemple: Les prix actuels incitent à remplacer prématurément de nombreuses installations déjà surdimensionnées par des installations encore plus puissantes. Ceci est une erreur évidente, résultant d'une mauvaise compréhension, surtout si l'on tient compte des décrochages qui se généralisent.

Termes et notions
Ordre des étapes
Erreurs fréquentes
Astuces anti-gaspillage
Quelques chiffres
Visualiser pour comprendre
Automatisation
Décrochages
Chauffe-eau thermodynamique
Politique et stratégie

Termes et notions

Quelques termes nécessaires pour se comprendre:

Ordre des étapes

Afin d'éviter un mauvais investissement, il est hautement recommandé de respecter l'ordre "sensé", trop souvent négligé:

Erreurs fréquentes

Les erreurs concernent aussi bien le choix du matériel que le dimensionnement et le placement, mais aussi l'ombrage qui a de bien plus grandes conséquences que pour les panneaux solaires thermiques.
De par la conception des panneaux, faits d'assemblages de cellules en série dans une direction préférentielle, il suffit en effet de très peu d'ombre localisée au mauvais endroit pour neutraliser une très grande partie de l'installation.

Quelques erreurs parmi les plus impactantes:

Astuces anti-gaspillage

Des mesures simples avec un impact notable sur la consommation annuelle peuvent être mises en place facilement:

Quelques chiffres

Ci-après, quelques données indicatives mesurées ou évaluées en conditions réelles optimisées. Ces valeurs peuvent bien entendu varier d'un modèle d'appareil à un autre:

Visualiser pour comprendre

Les notions de puissance, d'énergie et de consommation sont difficiles à appréhender et matérialiser pour un certain nombre de personnes. Les graphiques ci-dessous permettent de visualiser et comprendre beaucoup plus facilement.
Ils sont ordonnés du plus simple au plus subtile, chacun amenant des éléments d'information additionnels. La courbe bleue/continue représente la production solaire, tandis que la courbe rouge/interrompue représente la consommation.

NOTE: Ces graphiques montrent également que, même avec une petite installation, une part importante de l'énergie produite n'est pas utilisée. Ceci démontre l'absurdité du gaspillage colossal des installations habituelles, et donc les gains importants qu'il est possible de faire, sans effort et en payant moins.

 

Pour commencer par un cas simple et idéal, considérons des panneaux solaires exposés plein sud, une journée sans nuage et un boiler modifié pour diviser sa puissance par deux. Le démarrage du boiler est assuré par automatisation ou simple prise programmable aux heures statistiquement les plus productives de la journée solaire, son arrêt est déclenché soit par son thermostat, soit forcé par la prise programmable au-delà de la plage horaire rentable.

Boiler modifié, un jour sans nuage.

La courbe de production a une forme très caractéristique, avec le maximum de puissance en milieu de journée. Le boiler ne consomme que 680W pendant 3 heures (12h-15h), soit 2kWh, grâce à la modification pour abaisser la puissance requise.
Si le boiler n'avait pas été modifié, il aurait consommé la même énergie (2kWh), mais à une puissance double pendant seulement 1 heure et demi. Visuellement, ceci résulterait en un rectangle rouge deux fois plus haut (double de puissance) mais de largeur (temps de fonctionnement) divisée par deux. La surface de ce rectangle, équivalente dans un cas et dans l'autre, représente bien l'énergie consommée.
Il est bon de remarquer aussi que la consommation du boiler est entièrement couverte par la production solaire. S'il n'avait pas été modifié, la puissance consommée aurait été supérieure à la production solaire, et aurait donc entraîné un prélèvement du réseau!

Enfin, toute la surface piégée entre les deux courbes représente l'énergie produite mais non-consommée... Energie qui est soit injectée sur le réseau, soit perdue.
Conclusion: La modification du boiler pour réduire sa puissance consommée permet 1) d'éviter de prélever du réseau et 2) de limiter le gaspillage de l'énergie produite localement en élargissant la consommation sous la courbe de production.

 

Tant qu'à avoir une installation solaire pour couvrir les besoins des plus gros consommateurs, autant exploiter le surplus d'énergie (surface piégée entre les deux courbes) pour d'autres usages.

Ventilateur, boiler, et lave-linge un jour sans nuage.

Sur ce graphique, un appareil est démarré le matin, avant le boiler, afin de valoriser cette partie de la production qui, autrement, serait gaspillée. On peut deviner que l'appareil est doté d'un moteur, en raison du pic de démarrage légèrement plus haut que la consommation en régime de croisière. La consommation additionnelle de cet appareil est également entièrement couverte pour la production solaire, qui reste d'ailleurs en excès, aucun prélèvement du réseau n'est nécessaire.
Cette installation est dotée d'une électronique qui démarre automatiquement le boiler lorsque la puissance solaire produite est suffisante, ici vers 11h. Cette électronique tient compte également de l'appareil déjà branché, qui ne s'éteint que vers 14h30 (marche descendante), ne laissant que le boiler continuer à fonctionner jusqu'à sa consigne de température.
L'électronique automatise donc le démarrage et l'arrêt dans le but de prélever le moins possible du réseau, et de valoriser le plus possible la production locale. Le gain est considérable et permet une auto-consommation très largement supérieure aux 37% "officiels" de la tarification forfaitaire, justifiant ainsi le passage à un compteur double-flux.

En fin de journée, le pic correspond à la consommation de chauffe d'un lave-linge. Ce pic démontre que dimensionner une installation sur base du consommateur le plus puissant sans tenir compte du temps de fonctionnement est une aberration. En effet, le pic est haut mais très étroit... Donc si l'installation est dimensionnée pour couvrir ce pic, le gaspillage est nécessairement énorme de chaque côté du pic.
(Les petites consommations en fin de graphique correspondent aux actions du moteur du lave-linge, lors du lavage puis de l'essorage.)

 

Quand les nuages arrivent, souvent l'après-midi en raison de l'activité thermique (cf. aérologie), les principes restent les mêmes mais la courbe de production est inévitablement impactée. Si des appareils sont activés/désactivés automatiquement sur base de la production solaire, la courbe de consommation suit également les interruptions de la production.

Nuages de beau temps l'après-midi.

L'empreinte laissée par le passage des nuages est très caractéristique également, ici typiquement des cumulus ("nuages de beau temps"). Cette installation est dotée d'une électronique pour éteindre le boiler pendant les passages nuageux. A 14h, le boiler continue cependant de fonctionner malgré un nuage, car l'électronique a été configurée pour garder le boiler actif entre 13h et 14h, afin d'assurer un minimum de chauffe en cas de jour "gris".

 

Lorsque le ciel se couvre plus, la production s'effondre. Si l'installation est équipée d'une électronique de pilotage, celle-ci devrait permettre de réduire fortement la consommation en attendant le jour suivant, peut-être plus productif. Et si l'électronique est assez évoluée, elle peut également tenir compte des prévisions météorologiques.

Ciel couvert et variable.

Pour un boiler, le risque sanitaire ne doit en aucun cas être négligé, cela peut être mortel (cf. légionelle). Il reste cependant possible d'optimiser en ne prélevant du réseau que le minimum d'énergie requis pour satisfaire la température minimale. Par exemple en forçant le fonctionnement du boiler, ici entre 13h et 14h, où un apport solaire partiel est quand même exploité. Statistiquement, il est souhaitable de forcer le fonctionnement en fin de plage horaire de forte production, de manière à avoir laissé la chance à l'électronique de couvrir un maximum du besoin sans prélever d'énergie sur le réseau.

 

Toute la surface entre la courbe rouge (consommation) et la courbe bleue (production) est soit injectée sur le réseau (pour l'intérêt collectif), soit gaspillée si on choisit de ne pas injecter. Ce dernier cas correspond à ce que l'on appelle le "zéro injection" ("zero export" en anglais).

Passages nuageux sur un système zéro injection.

Le zéro injection rend la courbe de production méconnaissable, puisqu'elle est tronquée à hauteur de la consommation. L'onduleur ne produit que ce que l'on consomme. Et si l'on ne consomme pas, rien n'est produit, même s'il y a un soleil radieux! L'investissement a pourtant été fait... Ceci démontre qu'il n'est pas du tout judicieux de surdimensionner une installation, car soit le surplus est gaspillé, soit il contribue à déstabiliser le réseau public en injectant trop. Déstabilisation du réseau qui engendre de plus en plus souvent le "décrochage" des onduleurs, les empêchant ainsi d'injecter mais aussi de produire en auto-consommation.

Bien entendu, si la production est bridée, il n'y a pas pour autant de compensation lorsque la production solaire est trop faible et passe en-dessous de la consommation, il y a donc prélèvement du réseau. Pour éviter cela, il faudrait un onduleur "hybride" et une batterie. Mais on voit ici que le surcoût important de ce type de matériel n'apporterait pas grand chose, et serait très critiquable en raison du lithium et du prix, comparativement au faible gain sur les consommations de jour.

 

Une électronique de pilotage performante permet de pousser très loin la valorisation de l'énergie solaire (auto-consommation), simplement en automatisant l'allumage d'appareils de puissances différentes. En associant des priorités selon les appareils, des plages horaires forcées et d'autres astuces simples, la valorisation de l'énergie solaire peut aller bien plus loin que les 37% d'auto-consommation du mode forfaitaire, ce qui incite à passer à la tarification équitable (compteur double-flux).

Automatisation des arrêts et démarrages d'appareils divers.

Si la courbe est toujours méconnaissable en raison du zéro injection, on reconnaît par contre aisément les démarrages et arrêts de différents appareils au cours de la journée, notamment pour valoriser les pics de soleil entre les nuages. La notion d'auto-consommation prend tout son sens, pour l'intérêt individuel et collectif simultanément. L'intérêt collectif réside, entre autres, dans l'absence de surcharge du réseau de distribution mais aussi dans la réduction de la consommation, laissant l'énergie des centrales disponible pour les entreprises et utilisateurs aux besoins prioritaires. L'impact positif sur notre économie pourrait être très important.

 

Revenons un instant au lave-linge, cette fois dans le contexte d'une installation "zéro injection".

Zéro injection avec lave-linge.

Le pic de consommation, très reconnaissable également, ne représente finalement qu'une faible surface, donc peu d'énergie, comparativement au reste de la consommation quotidienne (boiler et autres).

Ici aussi l'intérêt individuel et collectif vont dans le même sens: Le pic de consommation peut très bien être alimenté par les installations solaires des voisins, car il est peu probable que ces voisins démarrent tous leur lave-linge exactement au même moment! Et ce risque diminue encore si le nombre de voisins augmente. Il y a donc un intérêt évident à regrouper plusieurs voisins pour que chacun puisse compter sur les installations des autres lors des pics de consommation, réduisant ainsi la puissance nécessaire et le coût de chacune des installations. Il y a moins de gaspillage et tout le monde y gagne.
C'est la notion de "communauté d'énergie", qui est maintenant légalement possible mais malheureusement rendu extrêmement compliqué, au point d'être inutilisable. Il faudrait que les GRD mettent rapidement en place un équivalent à leur niveau, ceci dans l'intérêt général, eux compris, afin de gagner du temps face au renforcement du réseau nécessaire pour faire face au "tout à l'électrique", mais aussi pour réduire drastiquement ce besoin de renforcement à grande échelle.

Automatisation

De très belles économies sont déjà réalisables avec les astuces mentionnées sur cette page. Il est néanmoins possible de pousser les optimisations et gains bien plus loin en automatisant l'allumage et l'extinction des appareils selon l'heure de la journée, la puissance solaire disponible ou encore l'extinction ou l'allumage d'autres appareils, manuels ou automatisés.

Cette automatisation peut se faire de différentes manières et à des degrés divers, selon le prix et les compétences techniques requises:

Décrochages

Comme attendu, les problèmes de décrochages des onduleurs se généralisent rapidement. En Wallonie, ceci est particulièrement visible depuis le printemps 2025.
Ces problèmes surviennent pour plusieurs raisons, mais les causes majeures sont la surproduction photovoltaïque et le manque d'autoconsommation, ou inadéquation entre production et consommation.

Plusieurs actions sont essentielles pour en venir à bout:

Chauffe-eau thermodynamique

Une nouvelle mode, encore une fois poussée par des primes et du marketing scandaleux, est d'inciter à passer à un boiler thermodynamique, qui n'est autre qu'une petite pompe-à-chaleur (PAC) associée à un réservoir. Le prix est conséquent et l'intérêt souvent nettement inférieur aux prétentions, tout comme la longévité réelle.

Avant de succomber au discours enchanteur, il est essentiel de considérer l'élément clé: D'où est prélevée la chaleur?

Si cette chaleur est prélevée à l'intérieur de l'habitation, comme c'est le cas de la plupart des modèles "abordables", cela implique bien entendu une hausse du chauffage, soit directement, soit indirectement par déperdition du local voisin. Cet usage peut donc s'avérer potentiellement contraire aux économies... Le gain éventuel peut facilement se transformer en perte réelle!

Par ailleurs, un des arguments avancés est de valoriser la production de panneaux photovoltaïques. Oui mais... beaucoup de ces boilers thermodynamiques doivent fonctionner pendant de nombreuses heures, dépassant largement la durée d'ensoleillement quotidien. Ceci impose donc de prélever une partie de l'électricité du réseau et contrevient à la bonne valorisation de l'énergie solaire en journée.

Bref, seuls les systèmes avec récupération de chaleur à l'extérieur ou en sortie de ventilation mécanique et pour une consommation importante d'eau chaude (ménage >5 personnes) ont une chance d'être rentabilisés, pour autant que leur longévité réelle soit suffisante...

Il semble donc beaucoup plus rentable de modifier un boiler classique comme décrit sur cette page, voire ajouter l'un ou l'autre panneau photovoltaïque s'il n'est pas possible d'abaisser la puissance de chauffe du boiler, pour un investissement de départ bien plus abordable.

Et vu le prix de cette technologie, il est souhaitable d'envisager cet investissement pour autre chose que simplement chauffer de l'eau!

Politique et stratégie

La législation est toujours en retard sur la réalité, et les leçons des erreurs magistrales (primes, certificats verts, tarif prosumer) ne sont toujours pas tirées. Mieux vaut ne pas attendre pour agir.

Les informations sur cette page montrent qu'il n'est pas nécessaire de payer cher une installation surpuissante et qu'il est parfaitement possible de réduire sa consommation sans grand effort. Pour une fois, l'intérêt collectif et l'intérêt individuel se rejoignent.

Après plusieurs années d'attente, la législation belge autorise enfin les kits solaires Plug&Play depuis le 17 avril 2025. C'est une opportunité à saisir, car de nombreux ménages pourraient en profiter pour s'équiper à faible coût et rentabilité maximale, sans devoir recourir ni à un installateur professionnel, ni à un contrôle RGIE.

Pour le reste, quelques points de réflexion: